Très souvent, nous avons la sensation d'être comme une marmite sans couvercle. nous croyons que notre couvercle se trouve quelque part dans le monde et que si nous faisons beaucoup d'efforts pour le chercher, nous trouverons le bon couvercle pour notre marmite. La sensation de vide est toujours présente en nous. Quand nous contemplons l'autre personne, nous croyons parfois voir en elle ce qui nous manque.
Nous pensons avoir besoin de quelqu'un sur qui nous appuyer, en qui prendre refuge, et qui allègerait notre souffrance. Nous voulons être l'objet de son attention et de sa contemplation. Nous voulons quelqu'un qui nous regarde et qui embrasse notre sentiment de vide et de souffrance avec son énergie de pleine conscience.
Souvent, nous devenons accros à cette forme d'énergie; nous croyons que sans cette attention, nous ne pouvons pas vivre. Elle nous aide à nous sentir moins vides et à oublier le bloc de souffrance qui est en nous. Quand nous ne pouvons pas générer l'énergie qui nous permet de prendre soin de nous, nous croyons avoir besoin de celle de quelqu'un d'autre. Nous nous focalisons sur le besoin et sur le manque au lieu de générer l'énergie de pleine conscience, de concentration et de vision profonde qui pourrait guérir nos souffrances et aider l'aitre personne également.
(Extrait du livre "Aimer", par Thich Nhat Hanh)